Autour de l'univers de Francis Bacon et de l'acte de création...

FIGURE

Que se passe-t-il dans la tête de l'artiste au moment de l'acte créatif ?


"une expérience originale et étonnante par la Compagnie Nomades, à la Comédia"


Regards de spectateurs : cliquez !


Un peintre, Francis Bacon...

 


«Il faut que la peinture coule dans leurs veines comme une cire chaude, qu'elle s'empare de tout leur corps tel un venin. Qu'elle s'enfonce en eux et se diffuse sous les cicatrices de leur vie comme une hémorragie. Il faut qu'elle terrifie et enthousiasme, qu'elle glace et brûle. Nous sommes là dans le domaine de l'amour».




 

Pierre CHARRAS nous offre un moment de rencontre amoureuse entre peinture et écriture où les mots sortent de la toile, du cadre de scène, pour venir s’échouer dans le creux de l’oreille créant sensations et émotions en chacun de nous. 


Figure de Pierre Charras, entre témoignage et fiction, donne la parole au peintre.  Une parole pour le plaisir de se plonger dans un univers passionnant, captivant. Une parole entre l’image et le mot qui nous transporte, qui nous transforme, qui nous interroge  et nous conduit vers nous-même.

Figure révèle un artiste hors du commun : Francis Bacon.
Peintre et poète, Bacon est homme qui souffre de la souffrance du monde. Sa vision saisissante de la nature humaine nous entraîne dans une peinture que l’on n’explique pas mais qui donne véritablement envie d’en parler.
Le cadre de scène se substitue alors au cadre de la toile pour interroger les liens qui existent entre peinture et écriture.

Sur le plateau, un comédien, seul, Jean-Louis Wacquiez s’engage dans un dialogue irréel avec son modèle, le public ou lui-même pour tenter d’incarner le peintre et nous livrer une pensée singulière, charnelle, liée à l’acte de création.

Prendre le temps d’écouter la peinture ?
Prendre le temps de regarder la parole ?
Est-ce aujourd’hui possible …

Nous n’avons plus les mêmes raisons de peindre qu’autrefois.
Nous n’avons plus les mêmes raisons de parler sur une scène.

Bacon est peut-être l’un des derniers peintres de ce monde … Un peintre d’instinct, autodidacte.

Les « tableaux eux-mêmes savent des choses que nous ignorons ». Un « écrivain français qui aimait tant la peinture […] parlait du dernier tableau que Rembrandt a peint. Un autoportrait. Il disait que Rembrandt ignorait, bien sûr, que c'était son dernier tableau, mais que l'autoportrait, lui, le savait. »
Une parole qui nous dirait l’indicible… « Ce dont on ne peut parler, c’est cela qu’il faut dire. » nous dit Valère Novarina.

 

Le projet

Acteur : Jean-Louis WACQUIEZ

Mise en scène & scénographie : Marc DOUILLET

Lumières : Jean-Bernard PHILIPPOT
Marionnette : Jean-Noël PARMENTIER
Musique : Rémy LAURENÇON
Regards : Adeline CAPELLE & Charlotte JOLIVEAU
Décors & régie : Baptiste FOURRIER
Administration : Catherine GORODECKI

La presse


L'Union

La provence
Libération


t 2006
QUAND LA SCÈNE FAIT ŒUVRE

Marc Douillet propose à travers cette pièce, composée comme un portrait libre du peintre Francis Bacon, une mise en scène qui se donne comme une forme plastique en mutation.
En adaptant l’œuvre éponyme de Pierre Charras (qui rassemble des entretiens que le peintre eût avec Michel Archimbaud et Le Ring de la douleur, son propre livre) il ambitionne de créer le cadre spatio-temporel « propre à nous faire écouter la peinture en regardant la parole ». Un spectacle qui rencontre le sens et les sens en disséquant l’essence de la matière. Il s’agit bien de théâtre et la pièce s’offre avant tout comme une expérience sensible de la scène qui ne manquera pas d’impressionner profondément le spectateur.


Pour autant, on se risquerait volontiers à parler d’une « proposition artistique », proposition qui engage, à travers un réseau de références empruntant aussi bien à l’esthétique qu’à la stylistique, une véritable « lecture » de la « performance ». Cette lecture suppose, c’est bien le propos de la scénographie, un jeu perpétuel entre le fond et la forme, entre peinture et écriture comme deux supports de représentation.

Le cadre de l’espace scénique figure alors la toile, animée dans sa tridimensionnalité autant qu’elle est figée en « scènes tableaux » détachées sur le fond noir. Encadré par une structure métallique cubique, un disque chargé de sable ocre est une arène tour à tour solaire ou sanglante, au gré d’un jeu de lumière subtilement distillé.

Sur ce « plateau », Jean-Louis Wacquiez, fascinant de puissance mesurée, et son double, son lui-même, son modèle organique articulé. Hagard, la voix grave et nuancée, Jean-Louis Wacquiez fait se lever les mots et déplace les signes, célébrant une véritable épiphanie du corps comme matière et de la chair comme texture de la vie. Car, dans cette exposition du peintre et de son modèle, sorte de monologue-confession, se jouent tous les motifs obsessionnels de son œuvre et de sa vie... Fascination exaltée pour la chair et le sang donnant lieu à une véritable poétique des entrailles, assimilation intestinale des images et lutte pour capturer leurs corps dans la toile au point qu’un cri peint devrait s’entendre. Et toujours, partout, habitant l’espace, le mannequin modelé, ombre silencieuse que le peintre dirige comme un enfant, déplace comme un convive, enlace comme un amant, rejette comme un squelette. Pantin animé par les projections du peintre, il joue parfois un personnage et, par le miracle d’une mise en scène tirée au cordeau, semble même doué d’une vie propre.

Cette succession d’images et de métaphores visuelles comme autant de stigmates indiciels d’une présence incarnée de l’artiste a l’éloquence d’un chef d’œuvre inconnu que vous aurez, je l’espère, la chance de « rencontrer ».

Bérénice FANTINI
www.ruedutheatre.info


 


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